Actualité médicale


Ramadan: Le jeûne de la femme enceinte à surveiller de près

20/03/2023

Pour la femme enceinte, la décision de jeûner pendant le Ramadan doit être prise après avis du médecin ou de la sage-femme. Dans certains cas, comme le risque d’accouchement prématuré ou le retard de croissance du bébé, le jeûne serait contre-indiqué.

Peut-on faire le Ramadan quand on est enceinte ? Sur le plan purement scientifique, aucune étude n’a démontré l’association entre le jeûne du Ramadan et le risque de complication chez le bébé ou la maman. Mais d’après les spécialistes, des complications peuvent surgir.

Joint par «Le Matin», Dr Taher Berrada, gynécologue-obstétricien, explique que la grossesse ne représente pas en soi une contre-indication pour suivre le jeûne du Ramadan. Mais dans certains cas, précise-t-il, on peut craindre une détérioration de la santé de la femme enceinte ou celle du futur enfant. C’est le cas, par exemple, des femmes dont les apports nutritionnels demeurent insuffisants pour combler leurs propres besoins et ceux du bébé.

Pour éviter «des drames», Dr Berrada invite toute femme enceinte qui envisage de jeûner pendant le Ramadan à consulter le médecin ou la sage-femme avant de prendre sa décision. Et d’ajouter que chaque grossesse est unique et, par conséquent, les recommandations doivent être personnalisées.

Les contre-indications au jeûne pendant la grossesse

Selon Dr Berrada, l’état de santé de la maman et la progression de la grossesse sont les deux facteurs déterminants pour prendre la décision du jeûne. Interrogé sur les contre-indications au jeûne, le spécialiste cite, entre autres :

  • Un retard de croissance ou un risque de bébé de petit poids.
  • Des maladies dont souffre la maman comme le diabète, l’anémie ou l’hypertension.
  • Des contradictions avec un risque d’accouchement prématuré.
  • Une grossesse gémellaire ou multiple.
  • Des malaises persistants : les nausées, les vomissements, la fatigue extrême, etc.

Le médecin indique que la décision doit être prise aussi sur la base de quelques facteurs, notamment le stade de la grossesse. «Un jeûne durant le premier trimestre peut accentuer les nausées et les vomissements, ce qui sera très difficile à gérer pour la femme enceinte», explique-t-il. Et de noter qu’au troisième trimestre, il s’agit d’une période de croissance intense du bébé qui demande beaucoup d’énergie. «Un jeûne pourrait compromettre la croissance du bébé si la maman ne parvient pas à avoir une alimentation variée et équilibrée», alerte-t-il.

Le médecin tient aussi à attirer l’attention sur l’importance de prendre en considération l’état de santé de la femme avant la grossesse. «Une maladie chronique, une carence nutritionnelle ou un autre problème de santé peuvent remettre en question la décision de jeûner», affirme le médecin.

Par ailleurs, Dr Berrada insiste sur la nécessité pour la femme enceinte qui décide de pratiquer le jeune de veiller à avoir une alimentation équilibrée et surtout à boire suffisamment d’eau après le ftour pour éviter le risque de déshydratation.

 

Source: Le Matin 

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Jeûne et diabète: Pas d'impasse sur l’évaluation des risques !

13/03/2023

Jeûner lorsque l’on est diabétique est une décision qui doit être prise après avis du médecin. Une consultation est plus que nécessaire pour éviter les risques de complications comme l’hyperglycémie et l’acidocétose.

Le Ramadan approche à grands pas. Au-delà du volet religieux, le jeûne aurait des bienfaits sur la santé humaine puisqu’il permet à l’organisme de se purifier. Ce constat a, certes, été prouvé par des études scientifiques, mais il faut le prendre avec des épincettes. Effectivement, certaines personnes, particulièrement les diabétiques, risquent de mettre leur vie en danger si elles jeûnent. Contacté par «Le Matin», Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, le confirme : «Le jeûne du Ramadan implique un changement des habitudes alimentaires et des troubles de sommeil, ce qui risque de mettre en danger la santé, voire la vie des personnes diabétiques». Interrogé sur les principaux risques encourus par les diabétiques, le médecin cite, entre autres, l’hypoglycémie, l’hyperglycémie, l’acidocétose, la déshydratation du corps et les thromboses. La gravité de ces risques, ajoute-t-il, dépend de plusieurs facteurs comme l’âge, le type de diabète et le mode de vie.

Trois catégories de risque pour les diabétiques 

Dr Hamdi insiste sur l’importance de consulter le médecin traitant avant de prendre la décision de jeûner. Ceci permettrait, précise-t-il, d'évaluer le niveau du risque avant d'entreprendre le jeûne. Le médecin indique ainsi qu’il existe trois catégories de patients :

  • Les patients à haut risque : Il s’agit des personnes ayant des antécédents d’hypoglycémie sévère, une acidocétose, un coma hyperosmolaire ou encore des hypoglycémies itératives. Ces antécédents doivent avoir lieu dans les trois derniers mois précédant le Ramadan. Ceci concerne aussi les diabétiques de type1 dont le diabète n’est pas contrôlé et ceux ayant des complications macro-vasculaires évoluées ou une insuffisance rénale au stade avancé. Cette catégorie est interdite de jeûner.

  • Les patients à risque modéré : Il s’agit des personnes ayant le diabète de type 2 et qui ne contrôlent pas le diabète ou celles qui ont le diabète de type 1 et qui sont sous multi-injections d’insuline. D’autres personnes sont aussi dans cette catégorie. Il s’agit notamment de celles souffrant d’insuffisance rénale chronique au stade moyen, celles ayant des complications macro-vasculaires et des comorbidités significatives et les femmes enceintes sous régime. Ces patients ne devraient jeûner qu’après évaluation médicale et ajustements nécessaires des médicaments.
  • Les patients à risque faible : Cette catégorie regroupe les diabétiques de type 2 dont la maladie est contrôlée avec des antidiabétiques oraux, GLP-1 et/ou insuline basale. Elles peuvent jeûner après avoir consulté un professionnel de santé un à deux mois avant le début du Ramadan. Elles doivent ajuster leur traitement et renforcer leur suivi, notamment de l’autosurveillance glycémique.

À noter que le ministère de la Santé et de la protection sociale a adressé une circulaire aux directeurs régionaux. Il appelle les professionnels de la santé à renforcer les activités relatives à la prise en charge des diabétiques pendant ce mois sacré au niveau de toutes les structures sanitaires.

Des recommandations pour concilier jeûne et diabète

Le médecin chercheur a partagé quelques «recettes» pour concilier jeûne et diabète. Il s’agit, entre autres, de :

  • Faire participer la famille et/ou une personne-ressource.
  • Adapter le traitement médicamenteux.
  • Bien s’hydrater en dehors des heures de jeûne.
  • Procéder à un contrôle régulier des glycémies capillaires.
  • Favoriser l’exercice physique en évitant les excès.

 

Source: Le Matin 

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La prise en charge des maladies rénales au Maroc encore lacunaire

10/03/2023

La Journée mondiale du rein (9 mars) est l’occasion de sensibiliser le grand public aux maladies rénales, généralement silencieuses à leur début, ce qui augmente le risque d’un diagnostic tardif et peut avoir de graves conséquences.

Dans cet entretien Pr Amal Bourquia, néphrologue et présidente de l’association «Reins», fait le point sur la situation des maladies rénales au Maroc et nous parle des derniers traitements disponibles.

Le Matin : Quelle est la prévalence de la maladie rénale chronique au Maroc ?

Pr Amal Bourquia : Des chiffres alarmants : 10% de la population mondiale est touchée par la maladie rénale chronique (MRC), soit pour le Maroc près de 3 millions. L'insuffisance rénale chronique est un aboutissement très fréquent et sévère de la MRC. Les chiffres sont de plus en plus ahurissants pour le Maroc : 34.000 patients sont dialysés et seuls 600 transplantés du rein, soit près de 1.200 dialysés par million d’habitants. Son incidence et sa prévalence ne cessent d’augmenter. Ce fardeau élevé des maladies rénales, les disparités dans les soins et les mauvais résultats de l'insuffisance rénale font peser un fardeau croissant sur les personnes touchées, leurs familles, leurs soignants, les organismes de couverture médicale et la communauté dans son ensemble. Par ailleurs, la mortalité liée à la MRC continue de progresser chaque année et devrait être la cinquième cause mondiale du décès d'ici 2040. Alors que la détection précoce permet de prévenir la morbidité et la mortalité, et d'améliorer la rentabilité et la durabilité.

Pensez-vous que la prise en charge des patients atteints de maladies rénales est satisfaisante, surtout avec la généralisation de la protection sociale ?

La généralisation de la protection sociale, lancée par Sa Majesté le Roi, est un projet réel pour l’amélioration des conditions de vie, la préservation de la dignité de tous les Marocains et la protection des catégories vulnérables. La réussite de ce grand projet nécessite la conjugaison des efforts des différentes parties prenantes, dont le gouvernement et les acteurs du système de santé. Peu présente dans les programmes de santé des gouvernements, la maladie rénale chronique est une menace mondiale pour la santé publique et doit prendre une place essentielle dans le projet national. Diagnostiquée tardivement, elle augmentera le besoin mondial de recourir à des traitements coûteux et indispensables telles que la dialyse et la transplantation. Déjà, une grande partie des dépenses de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) va à la prise en charge de la dialyse ; on doit tous contribuer pour ne pas alourdir ces dépenses et réussir ce projet national. La prise en charge globale de la MRC a beaucoup évolué, mais beaucoup de choses restent à faire, la médecine avance vite et devient de plus en plus coûteuse. Mais un grand pas est fourni par la généralisation de la couverture médicale.

Du nouveau sur le volet traitement des maladies rénales ?

Pour la dialyse, il y a de minimes changements dans la qualité et pour certains traitements, par contre, de nombreuses voies de recherche pour la transplantation existent : recours au rein de porc génétiquement modifié, expérience de réanimation d’organes après arrêt cardiaque, modifications du groupe sanguin pour disposer de plus de donneurs, etc.
Mais la grande évolution concerne le numérique. Ainsi dans les soins en néphrologie, des avancées prometteuses sont permises grâce à l’intelligence artificielle (IA). Les dysfonctionnements rénaux, présentés comme une lésion rénale aiguë dans un état de soins intensifs ou des MRC, sont des conditions importantes pour les patients, qui nécessitent une stratification précise des risques et l'initiation d'un traitement. Ainsi, l’IA peut avoir un impact profond sur la prise en charge de ces patients. Par ailleurs, des réglementations éthiques et sur l'IA devraient être respectées comme la confidentialité, la sécurité des informations, la responsabilité médicale et les relations médecin-patient.

Est-ce que la greffe de rein commence à se développer chez nous ?

Absolument pas ! Leur nombre reste dérisoire et en deçà des besoins, d’où la nécessité d’élaborer de nouvelles stratégies grâce à l’implication de tous. Lors de la rencontre tenue en novembre 2022 sur le thème «Pour une vraie relance du don et de la transplantation d’organes au Maroc», nous avons élaboré des recommandations traitant de tous les aspects de la transplantation et en présence de toutes les parties concernées afin de travailler pour le développement de ce traitement et sauver les Marocains qui en ont besoin. Nous sommes toujours dans l’attente de nouvelles actions pour avancer.

Qu'a prévu l'association «Reins» pour la célébration la Journée mondiale du rein cette année ?

Depuis l’avènement de la Journée mondiale du rein en 2006, nous avons toujours travaillé au sein de l’association «Reins» pour augmenter la prise de conscience concernant ce sujet et pour faire de la prévention un des principaux axes de lutte en parallèle à la promotion du don et de la transplantation d’organes.
«Reins» engage une semaine d’action centrée sur la santé rénale en particulier autour des thèmes «Pour de meilleurs soins rénaux», «Assurons la santé rénale pour tous», «La maladie rénale en post-pandémie», «La MRC à l’aire de la couverture médicale généralisée», à travers une campagne de sensibilisation et d'information lancée via les réseaux sociaux comportant des informations, des vidéos d’information, des rencontres...
Cette année, nous sommes ravis de voir que le Syndicat des néphrologues privés du Maroc se joint à nous pour célébrer cette Journée alors que nous avons toujours été seuls à aborder ces sujets. Nous avons prévu une action conjointe sous forme de conférence-débat sur le thème «La maladie rénale dans tous ses états» jeudi 9 mars à Rabat. Cette action est très importante et traduit l’engagement des néphrologues du secteur libéral dans la prise de conscience de la gravité de la MRC et les efforts pour participer à stopper son évolution.

 

Source: Le Matin 

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Santé: l’obésité menace 46% des Marocains d’ici 2035

09/03/2023

Un peu plus de la moitié de la population mondiale (51%) serait en surpoids ou obèse d’ici 2035, alerte le World Obesity Atlas. Au Maroc, 46% de la population est à risque de souffrir de ce problème de santé aux coûts lourds.

Un gros problème aux lourdes conséquences. Le taux d’obésité continue à augmenter à un rythme «inquiétant». Selon le World Obesity Atlas 2023, publié par la World Obesity Federation, si les tendances actuelles se maintiennent, 51% de la population mondiale, soit plus de 4 milliards de personnes, sera en situation de surpoids ou d’obésité d’ici 2035.

Au Maroc, 46% de la population risque d’être en surpoids ou obèse d’ici 2035, selon les experts de la World Obesity Federation, qui alertent sur un risque «très élevé». La prévalence de l’obésité dans le pays devrait ainsi enregistrer une progression annuelle de 2,7% entre 2020 et 2035.

Les enfants sont encore plus à risque, la prévalence de l’obésité augmentant plus rapidement chez eux que chez les adultes. Alors que le taux d’obésité infantile dans le monde devrait plus que doubler d’ici 2035, par rapport aux niveaux de 2020, il devrait continuer à progresser d’un taux annuel de 5,2% au Maroc. Résultat: plus de 30% des enfants marocains seront en surpoids ou obèses d’ici 2035, estime la World Obesity Federation.

 

 

Source: Le360

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