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Santé mentale (Dépression) et maladies cardiovasculaires
Chaque année, les maladies cardiovasculaires sont la cause de millions de décès. Un facteur de risque en particulier vient d'être mis en avant par des scientifiques américains : les troubles dépressifs. On fait le point.
Les personnes qui connaissent des troubles dépressifs sont plus à risque
Pour la mener à bien, ils ont recueilli 593 616 jeunes adultes, âgés de 18 à 49 ans. Tous devaient indiquer s'ils étaient atteints ou non de maladies cardiovasculaires et s'ils présentaient un ou plusieurs facteurs de risque, tels que l'hypertension, le diabète ou le surpoids. Les scientifiques ont alors cherché à savoir s'il y avait un rapport possible entre ces pathologies et les troubles psychologiques.
Chaque participant a donc déclaré s'il souffrait d'un trouble dépressif et le nombre de jours où il avait le sentiment d'avoir une "mauvaise santé mentale" au cours du mois dernier. Les résultats ont démontré que les personnes qui disaient avoir eu une mauvaise santé mentale durant une dizaine de jours avaient un risque 1,5 à 2 fois plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire.
Et comment expliquer la relation entre les deux ?
Alors comment cette constatation peut-elle avoir une explication ? En cas de stress, d'anxiété ou de dépression, vous vous sentez dépassés, et votre rythme cardiaque et votre tension artérielle sont augmentés.
Certains des moyens directs par lesquels la dépression augmente le risque de maladies cardiaques incluent un risque élevé de formation de caillots, de plaques dans les artères et d'athérosclérose. La dépression affaiblit également la fonction immunitaire.
Il s'agit de véritables liens physiologiques directs. Non pas seulement ils accroissent le risque de développement d'une maladie cardiaque, mais ils augmentent également le risque de crises cardiaques futures et de mortalité. Les personnes qui connaissent une dépression sont ainsi deux fois plus susceptibles de subir une nouvelle crise cardiaque que celles qui ne sont pas en état de dépression. C'est pour cette raison que nous devons agir tôt pour les aider à surmonter leur dépression.
Les facteurs indirects sont tous des facteurs de type comportemental. Nous le savons, les personnes qui connaissent la dépression sont plus souvent fumeuses. Nous savons que si vous êtes en dépression, vous manquez d'énergie pour faire de l'exercice ou pour cuisiner un repas sain. Les personnes déprimées sont aussi moins susceptibles de prendre leurs médicaments conformément à la prescription. En général, ils ont plus de mal à se prendre en charge.
Les personnes dépressives ont tendance à être plus socialement isolées et à souffrir davantage de stress chronique, ce qui nous renvoie aux rapports physiologiques : vous dégagez davantage d'hormones liées au stress, ce qui vous expose à un risque plus élevé. C'est donc une sorte de petit cercle vicieux.
La relation entre la dépression et les maladies cardiaques est à deux sens. La dépression accroît le risque de problèmes cardiaques, et les personnes atteintes de maladies cardiaques souffrent de dépression. Cette nouvelle enquête suggère donc que la surveillance des maladies cardiaques chez les personnes présentant des troubles mentaux et leur dépistage devraient être renforcés de manière significative.
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