Avec l'apparition des variants covid-19 et les nombreuses vagues épidémiques qui se multiplient dans le monde, certains pays ont commencé à explorer l'option du rappel vaccinal, ou une troisième dose pour renforcer l'immunité de leur population.
De nombreux pays comme le Canada, l'Allemagne et la France se penchent actuellement sur la nécessité d'effectuer un rappel vaccinal auprès des populations vulnérables ou les personnes qui n'ont pas reçu de vaccin à ARN messager. Le ministère de la Santé allemand a déclaré qu'à partir du 1er septembre, "des rappels de vaccin seront réalisés avec l'un des deux vaccins à ARN messager (Pfizer ou Moderna), ajoutant que cette décision est «dans l'intérêt des soins de santé préventifs" et tient compte de préoccupations concernant «la réponse immunitaire réduite ou en déclin rapide» chez les personnes vulnérables.
Quant au Maroc, Dr. Said Afif membre du Comité technique et scientifique anti-covid et président de la Société marocaine des sciences médicales, affirme que la nécessité d'administrer une troisième dose n'est encore pas à l'ordre du jour au Maroc. "Nous sommes actuellement dans un contexte de hausse des cas d'infection et de décès surtout parmi les personnes non vaccinées, la priorité au Maroc est de vacciner 80% de la population de plus du 17 ans. Il faut déjà s'assurer que la majorité de la population a reçu les deux doses complètes du vaccin avant d'envisager un rappel vaccinal", indique-t-il.
Cependant, ajoute Dr. Afif, "les données scientifiques présentes aujourd'hui montrent que, si jamais un rappel vaccinal devait être préscrit, il concernerait surtout les catégories vulnérables, à savoir les personnes âgées et les personnes immuno-déprimées (cancer, hémodyalise, transplantation d'organe, VIH)", explique-t-il.
Livrant de plus amples explications, le Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques de santé affirme que "la réponse immunitaire chez les personnes âgées est, par fait médical avéré, moins importante que chez les personnes jeunes". Donnant l'exemple du vaccin contre la grippe, celui-ci suscite une réponse immunitaire de 45% chez les personnes âgées contre 75% à 80% chez les jeunes.
En somme, pour évaluer la nécessité, ou pas, d'administrer des troisièmes doses, il faudra également recueillir diverses données, notamment : la fréquence des réinfections sévères chez les personnes vaccinées, le taux et la durée des anticorps chez les personnes vaccinées, ainsi qu'une vigilance accrue par rapport à l'apparition de nouveaux variants.
Source : 2M