Des médecins américains testent un vaccin personnalisé contre le cancer
15/04/2021
Des médecins américains travaillent sur un vaccin personnalisé, préparé à base d'échantillons de la tumeur du patient, pour maximiser son efficacité.
Pour le moment, seulement un essai clinique de phase I a été lancé, mais les résultats sont prometteurs.
À la clinique du Mont Sinaï à New York, un groupe de scientifiques travaille sur une nouvelle approche dans le traitement du cancer, un vaccin personnalisé et propre à chaque malade. Comme dans l'immunothérapie dirigée contre les cancers, le principe est de stimuler les effecteurs de l'immunité pour qu'ils reconnaissent la tumeur et la détruisent. Le problème est que les bénéfices de ces traitements sont très variables. Très efficaces chez certains, ils restent sans effet pour d'autres.
Pour contourner ce problème, les médecins de la clinique du Mont Sinaï étudient la possibilité de concevoir un vaccin à partir des peptides (des petites protéines) contenus dans la tumeur d'un patient. Ils planchent sur la question depuis 2018, où ils ont mis au point le protocole d'identification et de purification des peptides cancéreux. Depuis, un essai clinique de phase I a été lancé, et les résultats ont été présentés lors de la conférence annuelle de l'American Association for Cancer Research qui se tient jusqu'au 15 avril 2021. Les vaccins personnalisés, testés auprès de 13 personnes atteintes de cancer différents, semblent être bien tolérés et ont démontré une efficacité prometteuse.
De la tumeur au vaccin
Pour identifier les peptides les plus à même d'induire une réponse immunitaire robuste et efficace contre la tumeur, les scientifiques ont mis en place un protocole spécifique. La première étape consiste à regrouper une collection d'échantillons de la tumeur, ce qui signifie que le malade doit être en état pour subir des interventions médicales. L'ADN et l'ARN sont isolés des échantillons, puis séquencés. Grâce à ces données, les 15 peptides les plus intéressants sont sélectionnés par bio-informatique. Ils sont choisis en fonction de leur abondance dans la tumeur, mais aussi par rapport à leur affinité avec le CMH, la molécule nécessaire à leur prise en charge par les lymphocytes.
Les candidats sélectionnés sont créés en laboratoire et mélangés à un adjuvant, Poly-ICLC. C'est « un ARN double brin synthétique et stabilisé capable d'activer plusieurs récepteurs de l'immunité innée, faisant de lui l'adjuvant optimal pour induire une réponse immunitaire contre les antigènes des tumeurs », explique Nina Bhardwaj, cheffe du programme d'immunothérapie à la clinique du Mont Sinaï et responsable de l'essai clinique. Le vaccin personnalisé est alors prêt à être injecté.
Source : Futura Sciences