E-santé : le Maroc est déjà dans le coup

Cybersanté, e-santé, mHealth, télésoins, télémédecine ou de télésanté, … autant de termes pour dire que les nouvelles technologies de l’information (les TIC) ont investi en force le domaine de la santé depuis des décennies. Au Maroc c’est le cas depuis déjà plusieurs années déjà.

En effet, au Maroc, un certain nombre d’initiatives de santé connectée ont été lancées depuis une vingtaine d’années, souligne Dr Hassan Ghazal, président de l’Association marocaine de Télémédecine et eSanté (AMTe), dans un entretien accordé à la MAP. Ces initiatives concernent divers domaines tels que la télé-pathologie, la télé-oncologie, la télé-radiologie, la télé-cardiologie ou la télé-échographie. Une initiative originale de télé-surveillance impliquant une boite connectée (smart box) qui concerne la « santé mobile de la tuberculose » a été initiée en 2014 par la coopération coréenne, pour améliorer l’adhérence au traitement de patient tuberculeux dans les régions de Salé puis Tanger, affirme la même source. Mais, tous ces projets sont restés malheureusement à l’état pilote.

Plus récemment, une initiative nationale de télé-médecine destinée aux zones reculées du monde rural a été lancée en 2018 par l’Université Mohammed VI des Sciences de la santé et la Société marocaine de télémédecine (SMT), en partenariat avec le ministère de la Santé, qui ambitionne de couvrir 160 sites à l’horizon 2025 répartis sur tout le territoire national. Un partenariat entre le CHU de Marrakech et la société indienne « HOPS » a été concrétisé pour établir des centres de télémédecine et instaurer le dossier électronique patient …

Cependant, il a fallu attendre la crise Covid-19 pour enfin voir les différentes composantes de la santé connectée prendre leur vrai envol, au Maroc comme ailleurs. Cette crise sanitaire a surtout montré l’importance de digitaliser le système de santé et elle est en train d’accélérer sa propagation et son adoption par le système de santé dans toutes ses dimensions. Aussi a-t-on pu noter l’émergence de plusieurs plates-formes de téléconsultation, dont celle initiée par le ministère de la santé et l’ordre des médecins « www.tbib24 », ou encore « C3M Med-Help » par le Réseau des compétences médicales Marocaines du Monde (C3M). Une application à déploiement national de suivi et notifications en cas de contact avec une personne infectée (Wiqaytna) a été créée. Le digital intelligent est également mis au service de la campagne de vaccination.

C’est pour dire que l’intérêt est bien là. Les « objets connectés » ou « objets communicants » qui sont en train de révolutionner tous les secteurs, y compris celui de la médecine, sont, en effet, capables de collecter et transférer les données santé des patients, notamment des signes vitaux (fréquences cardiaques, respiration, tension artérielle, température, etc.. ); traiter ces données; transmettre les résultats d’analyse obtenus aux professionnels de santé; ou encore sonner l’alerte en cas d’urgence. La récupération des données via les objets connectés de santé permet aussi de faciliter le diagnostic en téléconsultation; d’assurer un meilleur suivi à distance des patients (télé-surveillance) ; d’aider les patients à suivre leur traitement efficacement; ou encore de faire de la prévention.

Source : La vie éco



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