Parce qu'ils sont en vente libre, les compléments alimentaires ont une réputation de sécurité. Cependant, ils ne sont pas à prendre à la légère. D'ailleurs, ont-ils vraiment prouvé leur efficacité ? On fait le point.

Anti-stress, minceur, anti-fatigue... De nombreux compléments alimentaires vendus dans le commerce ou en pharmacie promettent des bienfaits. Les Marocains mettent ainsi beaucoup de compléments alimentaires : un marché de 70 MDH par an. (en 2012)

Ces produits ont une définition bien précise.

Disponibles en comprimés, gélules, pastilles, ampoules, les compléments sont des " substances alimentaires dont le rôle est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ayant un aspect nutritionnel ou physiologique ".

Ils sont donc clairement censés compléter l'apport alimentaire pour contribuer à corriger certaines carences.

Mais attention, il ne faut pas se tromper : ce ne sont pas des médicaments. Si ces derniers ont un caractère thérapeutique et sont soumis à de nombreux tests de sécurité, les compléments, bien qu'ils doivent répondre à certaines obligations en termes de fabrication, ne sont pas soumis à un test d'efficacité.

Comme l’explique l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses), « le consommateur cède généralement aux promesses publicitaires d’une meilleure santé, de meilleures performances ou tout simplement d’un bien-être retrouvé grâce à des produits dont la composition s’éloigne peu ou prou de celle des aliments courants. »

Mais les professionnels de la nutrition n’ont de cesse d’insister sur le fait que les déficits et les carences en nutriments sont rares si l’on suit un régime alimentaire adapté et varié.

Sans compter que l’usage de ces compléments n’est pas sans risque. Ils peuvent entraîner des effets toxiques, en raison notamment de surdosage ou de surconsommation.

Par ailleurs, il existe des interactions possibles entre des substances contenues dans certains compléments et des médicaments. Ainsi, le millepertuis est contre-indiqué pour les femmes qui prennent la pilule.

Cependant, il est important de ne pas mettre tous les compléments dans le même panier. Il faut tout simplement se rappeler qu'il ne sont pas des produits anodins et que leur utilisation ne devrait être basée que sur un avis médical et non sur une démarche individuelle non informée. Certaines populations peuvent bénéficier de compléments :

- Les femmes envisageant une grossesse et les femmes enceintes qui nécessitent un apport suffisant en vitamine B9.

- Les personnes végétaliennes, qui par manque d'aliments d'origine animale, présentent des risques de carences en vitamine B12, fer, calcium, vitamine D, etc.

- Les personnes âgées qui ont des besoins nutritionnels changeants.

Et si vous ressentez le besoin de prendre des compléments alimentaires (si par exemple vous vous sentez épuisé à l'approche de l'hiver ou bien si vous avez du mal à trouver un sommeil réparateur), il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin ou à votre pharmacien.